La route des illustres vous invite par une suggestion de lieux, de noms, d’époques et de thèmes à sillonner le Loiret à travers la mise en lumière de personnalités illustres parfois méconnues, mais qui ont marqué nos villes et villages pour leurs actions notoires dans le mouvement des idées, la vie politique ou militaire, dans le développement des arts et des sciences, dans la vie économique… Aux quatre coins du Loiret, (re)découvrez les illustres qui sont nés, ont vécu ou séjourné dans le Loiret ! Autant de pages de notre histoire et de notre mémoire collective à décrypter grâce à une médiation (panneaux explicatifs dans les communes) alliant anecdotes locales, visites patrimoniales, et des supports hautement documentés et vulgarisés. En route ! 

Les illustres de la cc4v

Catégorie : Politique & Militaire

Genre : Homme

Naissance : 1165

Décès : 1191

Epoque : Moyen Âge

Premier maréchal de France au XIIe siècle

Originaire du Gâtinais, en 1182, il hérite de la seigneurie de Dordives après la mort de son père, Robert III Clément, précepteur de Philippe Auguste, roi de France. Sur les terres se trouve le château de Mez-le-Maréchal, ancien donjon, que la famille Clément transforme en château sur le modèle du Louvre, aux XIIe et XIIIe siècles. En 1185, Albéric est fait premier maréchal de France par le roi. Il a deux frères, dont un, Henri Ier Clément, est lui aussi maréchal. Albéric accompagne son roi lors de la Troisième Croisade (1189-1192). Cette expédition, décidée par le pape Grégoire VIII, a pour objectif de reprendre la ville de Jérusalem et la Terre sainte, tombées aux mains du sultan d’Egypte et de Syrie, Saladin. La croisade est menée par les souverains d’Occident : Frédéric Barberousse, à la tête du Saint-Empire romain germanique, Richard Cœur de Lion, souverain d’Angleterre, et Philippe Auguste. Albéric se distingue notamment lors du siège d’Acre. Il y aurait trouvé la mort le 3 juillet 1191, lors d’une tentative de percée des murs de la ville. Certains disent qu’il aurait juré de mourir sur place s’il n’entrait pas dans la ville le jour même ! Les théories concernant sa mort sont diverses. Dix jours après son décès, le siège tombe sous la pression des Croisés, une victoire attribuée principalement à Richard Cœur de Lion. Offusqué par l’attitude de son ennemi anglais, Philippe Auguste rentre en France. Le fief de Mez est remis au jeune frère d’Albéric, Henri, en 1192.

Catégorie : Sciences

Genre : Homme

Naissance : 1819

Décès : 1889

Epoque : XIXe siècle

Botaniste renommé ayant exploré la flore d’Algérie

Né à Paris, le 22 juillet 1819, Cosson montra tout jeune une passion véritable pour la botanique. Il entame des études de médecine, non pas pour utiliser son diplôme mais comme une base indispensable à l’époque pour tout naturaliste. En 1847, il obtient le grade de docteur en présentant sa thèse de chirurgie. Et s’il n’exerce jamais vraiment, Ernest Cosson garde une part de sa vocation car, en 1870, il prend la tête d’une ambulance importante créée à ses frais pour soigner les malades. Cependant, c’est à sa passion pour la botanique qu’il consacre sa vie. Dès 1840, à vingt-et-un ans, il publie un mémoire : Observations sur quelques plantes critiques des environs de Paris en collaboration avec Ernest Germain de Saint-Pierre (1815-1882). Il étudie la flore de Port Juvénal à Montpellier, de Dordives où il vient profiter de la campagne au château de Thurelles, et voyage à travers l’Europe pour étudier les plantes. Grâce à sa notoriété montante, il organise pour l’Association française d’exploration botanique, l’étude de nombreuses plantes du pourtour de la Méditerranée. Il participe dans ce cadre, à l’exploration de l’Algérie où il réalise dix voyages, de 1852 à 1861. Il devient président de la Société botanique de France en 1863 et présente, en 1867 son herbier au Congrès International de Botanique de Paris qui le considère comme exceptionnel. Celui-ci est légué au Muséum national d’histoire naturelle de Paris lors de sa mort en 1889.

Catégorie : Sciences

Genre : Homme

Naissance : 1853

Décès : 1914

Epoque : Contemporain

Criminologue français, père des premières techniques de fichage policier

En 1879, Alphonse Bertillon abandonne ses études de médecine et obtient une place à la préfecture de police de Paris. Il est d’abord chargé de classer les dossiers des criminels, avant d’être nommé chef du service photographique de la préfecture en 1882. Le processus d’identification des criminels, obsolète et incommode, appelle à être réformé. Faute de carte d’identité, les suspects profitent souvent de l’absence de preuves concrètes pour changer de nom sans représailles. Progressivement, Bertillon instaure un nouveau système, le « bertillonnage ». De ses études de médecine, il se souvient que chaque squelette est complètement unique. Ainsi, sa méthode s’appuie d’abord sur le relevé des mensurations des criminels, complétée par leur « portrait parlé », soit une description de leurs spécificités physiques. Il introduit l’emploi de la photographie anthropométrique, ou photographie « face/profil », toujours utilisée aujourd’hui, et, après quelques années, accepte d’ajouter aux fiches signalétiques la collecte d’empreintes digitales. En 1882, il fonde le premier laboratoire d’identification criminelle, et sa technique novatrice, qui permet une appréhension efficace de nombreux récidivistes, se répand rapidement en Europe, puis jusqu’aux états-Unis. Au moment de l’affaire Dreyfus, on fait appel à lui pour l’expertise du fameux bordereau attribué à Alfred Dreyfus. Il conclut, à tort, que l’accusé en est l’auteur. Au début du XXe siècle, Bertillon s’intéresse aux indices laissés par les criminels, qui commencent à être utilisés pour les confondre en justice. Il est parmi les premiers à généraliser le principe de photographie des scènes de crime. Finalement, son travail aboutit quelques années après sa mort, avec la création de la carte d’identité, en 1921. Sa méthode est utilisée pour identifier les récidivistes puis les cadavres anonymes et, après sa mort, les étrangers interdits de séjour. Elle est finalement supplantée par la classification établie grâce aux empreintes digitales. Il reste parmi les précurseurs des méthodes utilisées par la police scientifique et inspire de nombreux personnages fictifs, parmi lesquels le Sherlock Holmes d’Arthur Conan Doyle. En 1890, la fille du propriétaire du château de Mez-le-Maréchal à Dordives, épouse Georges, le frère d’Alphonse. La propriété reste dans la famille Bertillon jusqu’en 2016.

Catégorie : Ingénierie & Artisanat

Genre : Homme

Naissance : 1739

Décès : 1817

Epoque : Lumières

Brillant économiste, homme politique libéral, agronome éclairé

Après des études scientifiques, Pierre Samuel amoureux de littérature s’intéresse aux questions politiques, économiques et juridiques. En suivant la publication d’une brochure en 1763, il est approché par François Quesnay, économiste chef de file des physiocrates. En 1768, ils écrivent ensemble La Physiocratie, l’un des ouvrages fondateurs de cette école de pensée, précurseure du libéralisme économique. En 1774, il achète le château du Bois-des-Fossés à Chevannes, à quelques kilomètres de la propriété de son ami Mirabeau. Son épouse, Marie-Louise Le Dée, décédée en 1784, est inhumée à côté de l’église Saint-Sulpice. Collaborateur de Turgot, contrôleur général au ministère des finances sous le règne de Louis XVI, il subit sa disgrâce en 1776. En 1780, il est rappelé au gouvernement en tant qu’expert économique par Vergennes, ministre de Louis XVI. Trois ans plus tard, il participe à la rédaction du Traité de Versailles qui reconnaît l’indépendance des États-Unis au sortir de la guerre. Il est l’amant de Marie-Anne Paulze, épouse Lavoisier, pendant près de dix-sept ans. Sur autorisation du roi, il change son nom pour Pierre Samuel du Pont de Nemours. Député pour le baillage de Nemours aux États généraux en 1789, il y reste deux ans, durant lesquels il se bat pour l’abolition de l’esclavage. D’abord partisan de la Révolution, il reste fidèle au roi et lors de la journée du 10 août 1792, il fait barrage de son corps pour le défendre contre la foule insurgée. Condamné à mort pendant la Terreur, il est poursuivi, arrêté mais sauvé de justesse grâce à la chute de Robespierre. Le 1er janvier 1800, il part s’établir aux États-Unis, dans le Delaware. Il devient l’un des conseillers de Thomas Jefferson, troisième président des États-Unis, rencontré à Paris vingt ans plus tôt. Engagé dans les relations diplomatiques, il est à l’origine de l’achat de la Louisiane en 1803. En 1814, il est secrétaire du gouvernement provisoire jusqu’au retour de Napoléon lors des Cent-Jours. Il meurt en 1817. Son fils Éleuthère est le fondateur de la première entreprise chimique au monde. En 1930, ses descendants financent la rénovation de l’église de Chevannes.

Catégorie : Politique & Militaire

Genre : Homme

Naissance : 1749

Décès : 1791

Epoque : Lumières

Écrivain libertin et grand orateur de la Révolution

Honoré Gabriel Riqueti, né avec un pied tordu, est marqué à trois ans par une petite vérole mal soignée. Sa famille habite le château du Bignon, petit fief champêtre à quelques heures de Paris. Mirabeau entretient des relations conflictuelles avec son père. Étudiant en droit à l’université d’Aix-en-Provence, grand libertin et piètre joueur, ses dettes s’accumulent et pour le soustraire à ses créanciers, son père le fait enfermer à plusieurs reprises sur lettre de cachet au donjon de Vincennes. Ses frasques lui valent également de nombreuses incarcérations au château d’If. En 1772, il épouse Émilie de Covet-Marignane. Ils ont un fils mort en bas âge. Exilé au château de Joux, il rencontre Sophie de Ruffey, épouse du marquis de Monier. Ils fuient ensemble, sont jugés puis arrêtés à Amsterdam. Enfermé quarante-quatre mois, il écrit ses Lettres à Sophie et son Essai sur les lettres de cachet. Il ne rencontre jamais sa fille, Gabrielle, morte quelques mois après sa naissance. Sophie se suicide en 1789. Acceptant une tutelle vigilante, Mirabeau est libéré par son père. Il cherche l’absolution et se présente devant le tribunal de Pontarlier en 1782. Libre, il fait quelques séjours au château du Bignon, avant de le vendre en 1789. Mirabeau est élu au sein du groupe du Tiers-État aux États généraux de 1789. Orateur éloquent et vif d’esprit, il reste célèbre pour sa déclaration du 23 juin 1789 : «Nous sommes ici à la volonté du peuple, nous ne sortirons qu’à la force des baïonnettes». Il participe à la rédaction de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen et défend l’abolition de l’esclavage, contribuant par ailleurs à la nationalisation des biens de clergé. Inquiété par les excès révolutionnaires, il s’éloigne des réformateurs zélés et se rapproche de Louis XVI. Il commence à défendre la monarchie constitutionnelle, contre d’importantes subventions. Accusé de traîtrise, il conserve néanmoins une grande popularité. Mirabeau meurt en 1791 à quarante-deux ans. Accusé de trahison à la découverte de sa correspondance avec Louis XVI, il est exhumé du Panthéon.

Catégorie : Littérature

Genre : Homme

Naissance : 1911

Décès : 1975

Epoque : Contemporain

Poète du XXème siècle

Patrice de La Tour du Pin, descendant de Condorcet et d’Arthur O’Connor, est le troisième enfant de François de La Tour du Pin Chambly de La Charce (1878-1914), lieutenant au 298e régiment d’infanterie. Son père est tué à la bataille de la Marne dès le début de la Première Guerre mondiale aussi il grandira élevé par sa mère et sa grand-mère, avec ses frères et soeurs, entre Paris et Le Bignon-Mirabeau dans le Gâtinais. Il fait ses études au lycée Janson-de-Sailly et entre à l’École libre des sciences politiques. Il se fait particulièrement connaître à ce moment-là par la publication de La Quête de joie, écrit à dix-neuf ans et publié en 1933 à compte d’auteur aux éditions de La Tortue. Dans ce recueil, c’est en particulier le poème « Enfants de septembre » qui le rend célèbre. Il commence aussi à publier des poèmes qu’il rassemble dans Une somme de poésie : Le Don de la Passion en 1937, Psaumes en 1938, La Vie recluse en poésie en 1938, Les Anges en 1939… Durant la Seconde Guerre mondiale, il est fait prisonnier le 17 octobre 1939 et est interné à l’Oflag IV-D. Il reste en Allemagne trois ans. À son retour, il épouse sa cousine Anne de Bernis, et continue à publier la Somme de poésie. Après la guerre, il vit avec sa femme et ses quatre filles au château du Bignon-Mirabeau et continue à travailler discrètement sur la Somme qui ne sera publié dans son entier en trois volumes qu’en 1981-1983. Il joue aussi un grand rôle dans la réforme liturgique décidée par Vatican II et participe à la traduction du missel romain. Il meurt en 1975 et repose dans l’enclos familial des O’Connor au cimetière du Bignon-Mirabeau.

Catégorie : Politique & Militaire

Genre : Homme

Naissance : 1763

Décès : 1852

Epoque : XIXe siècle

Général de Napoléon et propriétaire du Château

Né le 4 juillet 1763, à Michelstown, près de Bandon dans le comté de Cork en Irlande, Arthur O’Connor est le fils de Roger O’Connor, issu de la famille illustre de Conner Manch House et de Anne Longfield. Neveu de Richard Longfield, 1er vicomte de Longueville, et oncle de Feargus O’Connor, Arthur O’Connor suit des études de droit, puis s’engage dans l’armée irlandaise en 1782. Membre de la Chambre des communes irlandaise de 1790 à 1795, il fait partie des volontaires à l’État-major de La Fayette en 1792. Membre de la Société des Irlandais unis, il prend part aux troubles en Irlande et est emprisonné durant six mois par les Anglais pour avoir négocié avec Hoche. Il se réfugie en France en 1796 et prend part à l’expédition d’Irlande. En 1804 il est envoyé à Morlaix, sur décision de l’Empereur, pour y être employé avec le grade de général de division à la formation de la brigade irlandaise. Il est par la suite attaché au camp de Brest, puis mis en disponibilité le 27 décembre 1805. Il épouse en 1807 Louise-Sophie-Alexandrine Caritat de Condorcet, dite Eliza, fille du philosophe et mathématicien, le marquis Nicolas de Condorcet et de Sophie de Grouchy, sœur du maréchal de Grouchy. Propriétaire du château du Bignon au Bignon -Mirabeau dans le Loiret, il s’installe dans sa nouvelle demeure en 1808. Il propose ses services à l’Empereur Napoléon 1er durant les Cent-Jours, afin de défendre l’indépendance de la France contre les Bourbons, avant d’être admis à la retraite le 19 juin 1816. Il est naturalisé Français, en 1818. Après son accession au régime de retraite, il se consacre aux œuvres littéraires et publie de nombreuses brochures sur la situation sociale et les sujets politiques. Il meurt le 25 avril 1852, dans son château du Bignon et est inhumé dans le cimetière communal du Bignon-Mirabeau.

Catégorie : Littérature

Genre : Homme

Naissance : 735

Décès : 804

Epoque : Moyen Âge

Abbé de Ferrières-en-Gâtinais, célèbre savant et ami de Charlemagne

Né en Angleterre dans le Yorkshire, on le compte parmi les plus grands esprits de son temps. Issu d’une noble et riche famille anglaise, il se forme à l’école cathédrale de York, et suit les enseignements des maîtres renommés du VIIIe siècle. Il obtient lui-même un poste de maître en 778. Lors d’un voyage en Italie, Alcuin rencontre Charlemagne, roi des Francs et des Lombards, qui l’invite à Aix-la-Chapelle. Se liant d’amitié avec lui, il devient son conseiller. à sa demande, il prend la direction de l’école palatine, un groupe de poètes, savants et théologiens proches des grands d’Europe. Certains historiens considèrent que Alcuin aurait même été le fondateur de ce cercle de savants. Alcuin reçoit du souverain plusieurs abbayes au sein desquelles il introduit les méthodes d’enseignement anglo-saxonnes, généralisant notamment l’étude des arts libéraux. L’écolâtre est ainsi en partie responsable des grandes réformes scolaires de la Renaissance carolingienne. Il est chargé de l’éducation des plus grands du royaume. Placé à la tête de l’abbaye bénédictine de Ferrières en 793, Alcuin y installe une école monastique qui fait sa célébrité. L’école de théologie accueille de nombreux élèves, parmi lesquels les futurs grands intellectuels du IXe siècle, et Ferrières-en-Gâtinais est surnommée la « nouvelle Athènes ». Son scriptorium et sa bibliothèque étant parmi les plus prestigieux de l’époque, l’abbaye fait encore aujourd’hui la richesse du patrimoine historique médiéval de la commune. En 796, Alcuin est également nommé abbé de Saint-Martin de Tours, foyer de la Renaissance carolingienne. Sous sa direction, l’atelier de copie se développe et la bibliothèque s’enrichit de manière considérable. Alcuin meurt à Saint-Martin des Tours en 804, laissant à la postérité de nombreuses œuvres, notamment des traités consacrés à l’éducation, à la théologie et à la philosophie, mais aussi de la poésie et une partie de sa correspondance épistolaire.

Catégorie : Sciences

Genre : Homme

Naissance : 1841

Décès : 1934

Epoque : XIXe siècle

Vétérinaire français spécialiste des chiens, collaborateur de Pasteur

Parmi les neufs frères et sœurs de la famille Frégis, paysans de Courtemaux, personne ne sait lire et écrire et on parle un français local, populaire et ancien. Gustave, qui doit travailler très jeune, est repéré par un vétérinaire de Château-Renard qui lui propose un emploi chez lui comme cocher. Le trouvant intelligent et motivé, il décide d’assurer sa formation. À 21 ans, il postule à l’école vétérinaire. L’examen d’entrée est difficile mais il parvient à obtenir une place à l’École vétérinaire de Lyon en 1862 ! Il s’installe comme vétérinaire à La-Selle-sur-le-Bied dans le Loiret où il exerce jusqu’en 1881. Il s’occupe presque exclusivement de bovins et de chevaux, mais, grand amateur de chiens, il s’intéresse à leurs maladies et développe ses connaissances dans un domaine encore très peu exploré. En 1870, il se marie avec Marie-Amélie Michel. Deux ans plus tard, il s’installe à Paris où il reprend l’infirmerie canine au pied de la butte Montmartre que l’on nomme «l’Hôpital Frégis». Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, la rage est un véritable fléau. Henri Bouley, vétérinaire chargé par le Ministère de la Santé de diriger la commission chargée du contrôle des travaux de Pasteur sur la maladie, décide de placer le chenil expérimental dans la clinique de Gustave Frégis, bien plus adaptée que l’école vétérinaire pour recevoir les nombreux cas. Frégis se souviendra des moments difficiles lors de cette collaboration, notamment lorsqu’il assiste aux convulsions du vétérinaire assistant Mailly, et du vétérinaire Pierre Rose, avant qu’ils ne décèdent de la rage. Grâce à ses travaux, Frégis acquit une grande renommée internationale : la cour de Russie fait appel à lui à plusieurs reprises, il fait partie du jury d’une société londonienne pour juger les races canines et collabore avec la Société Centrale Canine pour l’amélioration des races de chien en France. Jouissant de l’estime de ses confrères, il est élu président de la Société Vétérinaire Pratique de France. Il est nommé au grade de chevalier du Mérite agricole. Pour l’honorer, un Prix Frégis a été créé par la Société Vétérinaire Pratique de France. Avant sa retraite, il fait l’acquisition du château des Noues à Rozoy-le-Vieil dont il est élu maire de 1908 à 1924.



Catégorie : Littérature

Genre : Femme

Naissance : 1626

Décès : 1696

Epoque : XVIIe siècle

Grande épistolière, chroniqueuse assidue de la vie à la cour du Roi-Soleil 

Marie de Rabutin-Chantal, connue comme Madame de Sévigné, est une épistolière française. Sa correspondance dure presque trente ans à raison de trois à quatre lettres par semaine écrites essentiellement à sa fille, la comtesse de Grignan, mais aussi à son cousin, le comte de Bussy. Elle séjourne à plusieurs reprises à Ferrières-en-Gâtinais, dès 1637, étant la petite nièce de l’abbé de la commune, André Frémyot, et de son successeur, Jacques de Neuchèze. Elle épouse Henri de Sévigné à l’âge de dix-huit ans, un homme issu d’une vieille lignée de la bonne noblesse bretonne, qui est tué très tôt lors d’un duel pour sa maîtresse. Elle élève ses deux enfants, et noue une relation fusionnelle avec sa fille, qui, par sa grande beauté et ses talents, permet à sa mère de paraître à la cour du roi et d’accéder à un certain rang social. Elle commence à écrire ses lettres lorsque sa fille quitte Paris pour la province. Les deux femmes échangent alors sur leurs quotidiens, évoquant, pour l’une, les péripéties à la cour du Roi-Soleil, pour l’autre, la vie d’aristocrate à la campagne. Elle critique régulièrement la mauvaise qualité de son écriture, bien qu’elle en ait reçu des compliments à de nombreuses reprises. Ses lettres sont publiées plusieurs fois à partir de 1725, parfois coupées et modifiées, et sont rapidement célèbres. Elles deviennent un incontournable de la littérature française alors que cette correspondance était privée et sans vocation à être publiée.

Catégorie : Politique & Militaire

Genre : Femme

Naissance : 1775

Décès : 1843

Epoque : XIXe siècle

Soldate de l’armée française 

Anne Quatsault est la dernière d’une fratrie de cinq enfants, originaire de Nargis. Son père meurt un mois après sa naissance et sa mère trois ans plus tard. Orpheline, elle est placée dans une famille à Châlette-sur-Loing. En juillet 1792, elle fait paître son troupeau lorsque celui‑ci est attaqué par une nuée d’abeilles. Le garde forestier, irrité par ce désordre, menace la jeune fille, qui prend peur et part sans se retourner en direction de Paris. Ses pas l’amènent jusqu’au bureau d’enrôlement de Fontainebleau. Se faisant passer pour un jeune garçon sous le prénom Jean, elle s’engage dans la brigade d’artillerie de Seine-et-Oise. Une fois son entraînement achevé, elle est envoyée sur le champ de bataille où elle se bat de manière remarquable pendant près d’un an. Un jour, grièvement blessée à la cuisse, elle est évacuée pour être soignée. Fiévreuse et affaiblie, elle ne peut se soustraire à la visite du chirurgien qui découvre la vérité sur son identité. Rapidement, toute l’armée est mise au courant qu’une femme a servi au sein de l’artillerie. Le général Jacques Fromentin se rend à son chevet pour l’interroger. Il la félicite pour son courage et ses exploits au combat, mais refuse de la reprendre dans l’armée. Pour son service, le Comité de la guerre décrète une pension de trois-cent livres par an, augmentée de deux-cent livres au moment de son mariage. Elle obtient en outre une provision de cent-cinquante livres pour se procurer de nouveaux vêtements. En 1799, elle épouse Pierre Léonard Bayer, un soldat allemand, prisonnier de guerre à Montargis. Ils ouvrent près de la place de l’église la petite auberge de la Mère Quatre Sous. Quinze ans plus tard, la France est envahie. Rapidement, la jeune femme est exaspérée par la présence des soldats bavarois cantonnés à Montargis, et ne manque pas de le faire remarquer… Avec le retour des Bourbons, on arrête de lui payer sa pension jusqu’à ce qu’elle monte jusqu’à la capitale pour la réclamer en personne. Elle est alors présentée à Louis XVIII qui la complimente et lui fait rendre sa pension avec paiement d’arriérés. Elle meurt à Montargis le 6 mars 1843. Une rue lui est dédiée à Nargis à l’occasion du bi-centenaire de la Révolution.

Catégorie : Littérature

Genre : Homme

Naissance : 1513

Décès : 1593

Epoque : Renaissance

Traducteur de renom, prélat et précepteur de deux rois de France

Né au sein d’une famille peu fortunée, Jacques Amyot paye ses études en se mettant au service de riches étudiants, comme il est coutume à l’époque. En 1532, il obtient sa licence et part poursuivre sa formation dans le droit civil à l’université de Bourges. En parallèle, il parachève sa maîtrise du grec. Pour subvenir à ses besoins, il est employé comme précepteur chez les grands du royaume. Dans les années 1540, chargé par François Ier, il réalise ses premières traductions de Plutarque. Recommandé par Marguerite de Valois, sœur du souverain, il est nommé professeur de latin et de grec à l’université de Bourges. Pour le remercier de ses services, le roi lui octroie les bénéfices de l’abbaye de Bellozanne. Il entreprend un voyage vers l’Italie avec l’objectif d’étudier les textes de Plutarque conservés au Vatican. De retour en France, il se voit confier le rôle de précepteur des ducs d’Orléans et d’Angoulême, futurs Charles IX et Henri III, sans jamais laisser de côté ses traductions, qui rencontrent un grand succès. Lorsqu’il accède au trône en 1560, Charles IX le nomme grand aumônier, chargé de la maison ecclésisastique du roi. Plus tard, Henri III le fait commandeur de l’ordre du Saint-Esprit. Il est propriétaire du château de Courtempierre qui reste dans sa famille jusqu’en 1775. Nommé évêque d’Auxerre par le pape Pie V en 1570, il s’y installe jusqu’à la fin de sa vie. Il y met en place les réformes prévues par le concile de Trente et fonde le collège des jésuites en 1584. En 1588, il est témoin de l’assassinat du Duc de Guise à Blois, commandité par Henri III. Il aurait conseillé à l’aumônier du roi de lui refuser l’absolution pour son acte, néanmoins soupçonné de l’avoir lui-même approuvé. Auteur des traductions de sept ouvrages, le travail de ce “savant translateur”, pour reprendre l’expression de Du Bellay, contribue à l’époque à la fixation de la langue française et est encore aujourd’hui salué pour son exactitude.